Quand la tarification du carbone stimule l’innovation et favorise une croissance plus propre

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Technologie et innovation

Par Richard Lipsey

L’être humain est une espèce inventive. Comme le montre son histoire, pleine d’immenses défis qu’il a relevés grâce à son inventivité.

La tarification du carbone offre un exemple parfait de défi économique. Les taxes sur les combustibles fossiles et les systèmes de plafonnement et d’échange font augmenter les coûts des entreprises. Et c’est précisément ce qui les amène à inventer des moyens de réduire leur usage de combustibles et leur production d’émissions.

Essentiellement, ces mécanismes créent une incitation à l’innovation. Et toute innovation favorise l’amélioration de notre niveau de vie.

Tarifer le carbone — à un prix suffisamment élevé pour créer un réel incitatif économique — motivera tous les intéressés à perfectionner leurs processus en vue d’utiliser moins de combustibles fossiles. Ils seront aussi incités à chercher des sources d’énergie alternatives qui ne produisent aucune émission. C’est déjà ce qui se passe Europe, où les émissions sont tarifées depuis bientôt 10 ans. Ce qui contribue à la croissance et à la création d’emplois, tout en réduisant évidemment les émissions de GES responsables des changements climatiques.

Pour profiter d’un maximum d’avantages, il faut agir dès maintenant

Plus vite nous tariferons le carbone, plus vite notre économie bénéficiera des innovations qui en découlent et plus nombreuses seront les occasions de les exporter.

Les créateurs de nouvelles technologies jouissent d’un grand avantage. Comme l’illustre l’exemple de la Chine, qui s’était fixé en 2005 l’objectif de produire 15 % de son électricité à partir d’énergies renouvelables dès 2010. Aujourd’hui, les Chinois sont d’importants exportateurs de panneaux solaires.

Ceux qui restent en queue de peloton devront acheter ailleurs les technologies dont ils ont besoin. D’autres pays tarifent maintenant le carbone, quelques États américains étant même engagés sur la bonne voie. C’est le cas de la Californie, qui possède un système de plafonnement et d’échange depuis 2012.

Le Canada a trop tardé pour se prévaloir de cet « avantage du précurseur », mais il pourra profiter d’excellentes opportunités s’il agit avant que d’autres États n’emboîtent le pas à la Californie.

En bref

Oui, une taxe carbone ou un système de plafonnement et d’échange créent un léger désavantage concurrentiel pour les entreprises qui rivalisent avec d’autres sociétés dans les territoires où le carbone n’est pas tarifé. Mais cet inconvénient mineur sera vite compensé par les avantages des technologies et processus qu’elles développeront pour réagir à la situation.

Tous les économistes connaissent ce phénomène par cœur : les entreprises confrontées à un défi incontournable trouvent toujours le moyen d’innover pour le relever. Nul doute qu’il en ira de même pour la tarification du carbone.

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