Rapport Annuel 2016 : Mot du président
Si mes tâches quotidiennes me donnent rarement l’occasion de réfléchir aux progrès accomplis par la Commission de l’écofiscalité, un rapport comme celui-ci vise pour sa part à mieux faire comprendre la nature et l’étendue de la transformation du paysage politique canadien.
C’est ainsi qu’au cours des deux dernières années, le gouvernement libéral de l’Ontario s’est joint à un marché du carbone, le gouvernement néo-démocrate de l’Alberta a adopté une taxe carbone et le gouvernement conservateur du Manitoba s’est engagé à établir un système de tarification. D’une manière ou d’une autre, nos trois grands partis ont donc instauré un prix carbone. De plus, Ottawa a confirmé qu’il remédierait d’ici à 2018 aux éventuelles lacunes de ces politiques.
Et cette évolution du dialogue national a fait évoluer nos priorités. Après avoir plaidé pour la tarification du carbone, nous avons analysé les détails de son application pour favoriser l’adoption de systèmes judicieusement conçus. De plus en plus de décideurs viennent d’ailleurs nous consulter, ce qui est révélateur de l’intérêt de nos travaux. Oui, la Commission peut être fière du rôle qu’elle a joué dans la transformation de la politique climatique du pays.
Mais il reste beaucoup à faire. Certaines provinces n’ont toujours pas adhéré au principe de la tarification, et celles qui l’ont fait devront consacrer d’importants efforts à sa mise au point.
Les États-Unis restent notre premier partenaire commercial, et nos entreprises doivent maintenir leur compétitivité face à leurs concurrents américains. Rien de neuf de ce côté. Et, quelles que soient les décisions de l’administration Trump, rien ne change non plus au fait que la tarification du carbone, moyen le plus rentable de réduire les gaz à effet de serre, doit être la pierre angulaire de toute politique climatique. Le contexte stratégique a changé, mais la nécessité de mécanismes de tarification bien conçus reste impérative.
Pour autant, la Commission est la première à reconnaître qu’un prix carbone ne peut tout accomplir à lui seul. C’est pourquoi nous continuerons d’examiner les mesures complémentaires qui peuvent conjointement accroître les réductions d’émissions.
Et si le changement climatique est assurément le premier enjeu environnemental du pays, il est loin d’être le seul. En 2017, nous étudierons ainsi les moyens d’appliquer les principes écofiscaux à d’autres domaines, notamment la pollution des eaux.
Pour traiter de questions aussi complexes, nous avons la chance de collaborer avec certains des économistes et des décideurs les plus avisés du pays. Pour leur riche contribution à nos travaux, je remercie notre conseiller Bob Rae et notre commissaire Paul Lanoie, qui ont terminé leur mandat, et souhaite à ce dernier tout le succès possible à son nouveau poste de commissaire au développement durable du Québec.
Je me réjouis du même coup d’accueillir dans notre Comité consultatif M. Gordon Campbell, ancien premier ministre de la Colombie-Britannique et premier dirigeant politique ayant instauré une taxe carbone au Canada. Nul doute que son énergie et son expérience dynamiseront notre équipe.
J’aimerais enfin remercier nos bailleurs de fonds, dont la générosité nous permet de remplir notre importante mission. Nous leur sommes extrêmement reconnaissants de leur appui et de la confiance renouvelée qu’ils nous ont accordée pour les trois prochaines années.
Lire le rapport annuel 2016
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