Rapport Annuel 2015 : Mot du président
La prospérité d’un pays repose sur la qualité de ses politiques publiques. C’est ma conviction d’économiste, et c’est l’idée qui est à l’origine de la Commission de l’écofiscalité du Canada. Il s’agissait de créer une commission principalement composée d’économistes dont les avis éclairés démontreraient l’interdépendance d’une économie forte et d’un environnement sain.
Il s’est avéré que cette idée était largement partagée. Et à l’automne 2013, certaines grandes fondations familiales du pays ont souhaité financer notre projet. Nous sommes alors passés de la conviction à l’action.
Bientôt, nous avons réuni certains des meilleurs cerveaux économiques — et stratégiques — du pays. Des experts qui ont écrit une partie de notre histoire économique, littéralement dans le cas du professeur émérite Richard Lipsey, dont les ouvrages figurent depuis des décennies sur les listes de livres recommandés aux étudiants.
Il n’a guère été plus difficile de composer un dynamique Comité consultatif. Jean Charest, Mike Harcourt et Dominic Barton, du cabinet-conseil McKinsey, ont vite accepté ma proposition. D’autres leaders de l’industrie, de la société civile et du secteur environnemental leur ont rapidement emboîté le pas.
Aujourd’hui, le PDG de Suncor Énergie et celui de la Fondation David Suzuki siègent au même conseil. Et d’anciens adversaires politiques — Jean Charest, Paul Martin et Preston Manning — se retrouvent non seulement dans la même pièce mais dans le même camp. Et c’est précisément la finalité de ce projet transpartisan.
Un projet de cinq ans dont la première année a connu un succès dépassant tout ce que j’avais eu l’audace d’imaginer. La sortie de notre rapport La voie à suivre a inspiré au Globe and Mail un éditorial favorable à la tarification du carbone. Kathleen Wynne, première ministre de l’Ontario, s’est référée à nous en parlant de tarification du carbone à la Conférence des premiers ministres des provinces de Québec. Et lors d’un de nos événements à Calgary — cœur de notre industrie pétrolière et gazière —, le PDG d’une des premières entreprises énergétiques du pays s’est publiquement prononcé en faveur de la tarification du carbone.
Nous avons enrichi un débat public qui gagne chaque jour en importance. Et entre-temps, nous répondons aux demandes qui nous sont faites de participer en coulisse à des discussions susceptibles d’aider les gouvernements à concevoir de judicieuses politiques. Bref, tout indique que nous sommes en train d’accomplir exactement ce que nous envisagions.
L’année a donc été exceptionnelle, mais le travail ne fait que commencer au vu de l’ambitieux programme qui nous attend en 2016.
Car dès le début, il était clair qu’une réorientation politique de cette ampleur ne pourrait être menée par une seule personne ou un seul groupe, mais qu’elle nécessiterait un leadership éclairé à l’échelle du pays et l’appui de citoyens capables d’exhorter nos gouvernements à prendre de meilleures décisions.
La voix de la Commission de l’écofiscalité du Canada — une voix des plus nécessaires à mes yeux — s’est ainsi ajoutée au dialogue national sur l’économie et l’environnement. Mais elle n’aurait pu s’exprimer sans la vision et le soutien de celles et ceux qui croient à notre action.
Au nom de la Commission, qui se sent privilégiée de leur appui, je les remercie de tracer à nos côtés la voie d’un riche avenir économique et environnemental pour le Canada.
Lire le rapport annuel 2015
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