Circulation fluide en vue… Tarifer la congestion routière pour mieux la combattre

Résumé

La congestion routière coûte très cher. Et la tarification de la congestion est la pièce manquante de notre stratégie de mobilité urbaine.
La congestion routière coûte cher à tous les Canadiens. Elle freine la productivité économique et fait grimper le prix des biens de consommation, elle nuit à la santé, crée de la pollution et compromet notre qualité de vie. Et l’accroissement rapide des populations urbaines ajoute à l’urgence du problème. Deux approches permettent de réduire la congestion : (1) multiplier les choix de modes de transport et (2) modifier les incitations en matière de déplacements. De nombreuses villes privilégient la première approche sans rien changer aux incitations qui favorisent la conduite automobile. C’est précisément ce décalage que permet de combler la tarification de la congestion. En incitant les citoyens à faire des choix de déplacement plus éclairés, l’application de frais d’utilisation du réseau routier peut améliorer la mobilité urbaine tout en favorisant le rendement des autres investissements en matière de transport. C’est pourquoi le Canada doit étudier dès maintenant la possibilité de tarifer la congestion en mettant sur pied des projets pilotes temporaires, gérés en toute transparence et soutenus par tous les ordres de gouvernement.

Quatre recommandations

Nº 1 : Les principales villes du pays doivent mettre sur pied des projets pilotes de tarification de la congestion adaptés à leur contexte

Des projets pilotes bien conçus pourraient démontrer les avantages concrets de la tarification de la congestion tout en fournissant d’importantes leçons sur l’efficacité des différentes approches. Les villes étant les mieux à même d’analyser leur propre situation, elles doivent jouer un rôle clé dans l’élaboration de ces périodes d’essai.

Nº 2 : Les gouvernements provinciaux doivent mettre en place, autoriser ou faciliter la tarification de la congestion.

Toutes les routes ne sont pas détenues et exploitées par les municipalités. Et toutes les villes n’ont pas le pouvoir de tarifer la congestion. La participation des provinces pourrait donc être nécessaire pour mettre en œuvre les projets pilotes. Les provinces pourraient aussi jouer un important rôle de coordination, surtout dans les zones urbaines englobant plusieurs administrations municipales.

Nº 3 : Ottawa doit participer au financement des projets pilotes

Au-delà des villes concernées, l’aide financière d’Ottawa aux projets pilotes profiterait à l’ensemble des Canadiens. Leur évaluation fournirait de précieuses leçons sur l’élaboration et l’application des politiques de tarification, dont bénéficieraient les autres villes du pays. Sans compter les avantages d’une circulation plus efficiente des marchandises d’un bout à l’autre du pays.

Nº 4 : Les gouvernements doivent soigneusement évaluer les projets pilotes, diffuser largement leurs résultats et intégrer toutes leçons apprises à leurs futures politiques de mobilité

Les projets pilotes doivent faire l’objet d’un suivi rigoureux fondé sur la collecte de données et le partage des connaissances, de manière à éclairer l’élaboration de judicieuses politiques de tarification de la congestion à l’échelle du pays. La diffusion rapide et transparente de leurs résultats pourra favoriser l’adhésion du public aux approches innovantes de réduction de la congestion.

Idées pour les quatres principales villes du pays

Grand Vancouver

Dans le district régional de Vancouver, le défi de la congestion est déterminé par les facteurs suivants : territoire géographique délimité par les montagnes et l’océan, tracés de déplacement polycentriques dictés par de nombreux pôles d’activité, complexité de la structure de gouvernance. L’application de péages variables (modulés selon les heures de pointe) à tous les ponts de la région permettrait de tarifer l’accès aux principales artères et de réduire la congestion régionale.

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Calgary

Cette ville de faible densité se caractérise par de longues distances de navettage et des problèmes de congestion plus localisés. Dans ce contexte, l’aménagement de voies HOT (voies réservées aux véhicules multioccupants [VMO] à accès spécial tarifé), notamment sur de nouvelles routes prévoyant des voies réservées aux VMO, serait d’autant plus pratique qu’elle permettrait de réduire la congestion dans des secteurs cibles tout en maintenant des voies non tarifées.

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Région du Grand Toronto et de Hamilton (RGTH)

Dans la RGTH, les véhicules circulent en tous sens entre de nombreux pôles d’activité au sein d’un territoire géographique assez peu restreint. L’une des approches les plus pratiques serait de convertir en voies HOT des voies de covoiturage (réservées aux VMO), ou d’aménager de nouvelles voies HOT sur les autoroutes provinciales de la série 400.

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Grand Montréal

La circulation dans le Grand Montréal est très dense, depuis et vers le cœur de l’île, et la congestion est relativement forte dans toute la région. La tarification par zone constituerait une approche pratique étant donné le périmètre naturel de l’île, le pont à péage existant de l’autoroute 25 et le péage prévu au pont Champlain en construction (de propriété fédérale). Elle nécessiterait d’harmoniser les péages de tous les ponts de la ville pour réduire la congestion des véhicules entrants et sortants, de même que celle qui entoure le centre-ville.

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